Les Amis de L'Orgue d'Arleux
Un orgue rénové
Les travaux de mise à nu des voûtes en pierre qui furent menés à bien sur les conseils de M. Jacques Guillouet, à l'époque conservateur du musée de la Chartreuse de Douai, et sous la direction de l'abbé Léon Sanier, alors curé de la paroisse, permirent de redécouvrir l'exceptionnelle qualité du mobilier de l'église et notamment de la chaire de vérité très bien entretenue, et de son buffet d'orgues, magnifique ébénisterie, hélas muette !
Et c'est bien là le souci de la plupart des arleusiens qui n'ont jamais entendu un seule note de ce bel instrument. Une première étude financière pour la restauration de l'orgue avait été faite en 1971 à la demande du Conseil Municipal, mais le coût annoncé laissait les arleusiens dans l'incapacité d'y faire face. En 1980, dans le cadre de l'année du patrimoine, Arleux veut poursuivre son effort. Monsieur Emile Beauchamp, Conseiller général et Maire d'Arleux, annonce, dans la plaquette publiée à l'occasion de la foire annuelle de l'ail, l'intention de la municipalité de sauvegarder et d'améliorer le patrimoine communal, et, dans la foulée, le 9 juillet 1981 fut fondée, l 'Association des Amis de l'Orgue, sous l'impulsion de Monsieur Ferdinand Binet, premier adjoint à la mairie d'Arleux et Directeur de l'école des Beaux Arts de Cambrai.
Cinq ardentes campagnes de restauration ont dès lors été menées. Avec les encouragements de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, une expérience pédagogique originale, unique en son genre, se met en place. Cinq étudiants de l'école des Beaux Arts de Cambrai peuvent appliquer les enseignements reçus et, dans la meilleure tradition du compagnonnage, travaillent sur site à la restauration du buffet d'orgue, sous la direction de Ferdinand Binet, lui-même statuaire, et de leur professeur de sculpture sur bois, Monsieur Jean-Pierre Lemaire.
Dans le livre " Les anges de mélancolie ", publié en 1985 par l'Association des amis de l'orgue, on peut lire ceci : " Tous les cinq constituèrent une équipe soudée, homogène, une équipe de battants. Que l'on songe qu'ils occupèrent méthodiquement huit jours à façonner eux-mêmes leurs outils, en particulier des racloirs de toutes tailles et de toutes formes pour pouvoir approcher le plus infime recoin ! " La dernière campagne, en 1985, permit de parachever la restauration du buffet, ce travail représente, sur 5 ans quelques 5000 heures d'efforts !